Laszlo Horvath
Laszlo Horvath
Laszlo Horvath
Née en Hongrie en 1943, vit et travaille en France.
Représenté par la Galerie La Ligne depuis 2021
Laszlo Horvath est un photographe français et auteur de documentaires créatifs sur Jacques Copeau, Roger Martin du Gard ou Véra Molnar.
« Je n'ai pas de thème à proprement parler, si ce n'est que j'ai une certaine préférence pour les formes géométriques. Seulement, qu'est-ce qui n'est pas géométrique » ?
MISCHIEVOUS SURFACES de Vera Molnar
Non, non, non, mon cher Jack, je ne suis pas la personne qui pourrait expliquer le quoi, le comment et le pourquoi du travail de Laszlo Horvath.
Depuis 80 ans, je suis en contact avec l'art tous les jours. Le peu, le très peu que j'ai pu comprendre se rapporte uniquement à moi, à mon travail. Je n'ai jamais été capable de me mettre dans la tête d'un autre, dans l'approche d'un autre.
C'est scandaleux, mais peut-être naturel. La clôture n'est pas étanche. Tout ce que je peux dire, c'est que j'aime ces photos.
C'est mon univers visuel. Le peu, le presque rien.
Mais comme je ne peux pas dire non, je pourrais essayer de retracer le chemin qui m'a conduit aux photos d'Horvath.
La première photo que j'ai jamais vue était celle de l'empereur François-Joseph de Habsbourg, un jeune homme imposant en costume militaire blanc, avec à ses côtés la divine reine Elisabeth, Sissi, l'idole de ma mère.
À l'époque, comme tout enfant issu d'une famille aisée, j'avais un appareil photo Kodak. Je n'ai aucun souvenir de ce que j'ai fait avec. Mais j'ai un souvenir très clair de l'étape suivante.
Pour me récompenser d'avoir obtenu mon baccalauréat, mon père m'a offert un Leica. Certes, un Leica Light pour les étudiants. Mais un Leica quand même.
Je me suis allongé sous la table de la salle à manger et j'ai photographié la table par en dessous. Après quelques semaines, mon style a changé. Je me suis à nouveau allongé à plat sur le dos. Mais cette fois-ci sous la table de la cuisine et je l'ai photographiée.
Puis les deux socialismes, l'un national, l'autre international, ont effacé ce bric-à-brac de citoyens aisés. J'ai perdu à la fois les photos et le Leica.
Quand je suis arrivé en France, j'ai rapidement fait la connaissance de Lucien Hervé et de ses photos de l'Abbaye du Thoronet. Puis ses photos de l'architecture de Le Corbusier en France et en Inde. J'ai trouvé dans ce constructivisme poétique tout ce que j'aimais.
L'étape suivante de ma formation de photographe a été le travail d'une étudiante à Nuremberg. Pour gagner sa vie, elle faisait du baby-sitting. Le bébé dormait comme un ange tandis qu'elle photographiait les angles formés par le plafond et les murs, chatouillés par la lumière douce.
J'aimerais bien savoir ce qui est arrivé à cette fille. Hier soir justement, j'ai vu ici un coin mal éclairé mais très beau, comme si elle l'avait photographié.
Et maintenant, venons-en à la grande surprise de ma vie, les photos de Laszlo Horvath.
J'ai eu le privilège d'assister à la naissance de cette passion. Lorsque je l'ai rencontré il y a 27 ans, il était cinéaste. Il travaillait alors à un film sur le photographe André Kertész. J'ai pu le voir, semaine après semaine, éliminer le superflu, l'inutile, l'anecdotique.
L'observation de cette métamorphose a changé mon regard sur le monde. Maintenant, je vois parfois les choses dans la nature comme Horvath.
Mais je parle toujours de moi et uniquement de moi. Je ne peux pas dire ce qu'il veut faire. J'observe avec étonnement. Mais je ne peux pas me mettre à sa place, dans sa tête.
Finalement, je cède la parole à quelqu'un qui savait se mettre dans la tête des autres : Shakespeare.
« Même si c'est de la folie, il y a une méthode »
Collections publiques (sélection)
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